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21/11/19 - Archistreet

Traces une exposition de Philippine Brenac

Du 14 novembre au 5 janvier 2020, l’Artichaut Galerie présente “ TRACES ” la première exposition personnelle de Philippine Brenac à L’Artichaut à Nantes.

Philippine Brenac : son parcours

Pour son diplôme de l’ENSAD (École Nationale des Arts Décoratifs de Paris) en 2018, après une spécialisation en “image imprimée”, Philippine réalise une bande dessinée, Le Crocodile, d’après la nouvelle du même nom de Dostoïevski.

C’est ensuite chez Hermès qu’elle fait ses débuts, rattachée à la conception des fameuses vitrines de la maison. Elle collabore avec le journal Le 1, et des collectifs comme Citerne et publie ainsi régulièrement son travail.

Philippine Brenac : sa démarche

« D’une certaine façon, le dessin ne veut rien dire, il n’est pas là pour communiquer un message, encore moins pour illustrer un sens. Il montre, il manifeste, il indique comme un vestige. »

M-J Mondzain 

Cela a commencé en 2015 : j’arrive à Jérusalem un mois avant les débuts des cours de mon échange universitaire. J’ai le temps d’arpenter la ville, de me l’approprier. Dans la vieille ville, je rentre dans le Saint-Sépulcre : une foule de personnes s’agglutine autour des reliques, touche, pose des objets pour être bénis. Je suis à l’écart. Je ne comprends pas. Je sors sur le parvis. J’observe ceux qui rentrent et qui parfois baisent les piliers de la porte. Je m’approche de ces derniers : ils sont recouverts d’écritures, de croix, de symboles gravés ou écrits à la va-vite. Ils me rappellent les centaines de milliers de croix gravées au fil des ans sur les pierres descendant à la chapelle arménienne. Sans trop savoir pourquoi, je les dessine, les répertorie dans un carnet.

 

Depuis ce passage à Jérusalem, je récupère au fil de mes pérégrinations les signes et traces laissés dans la rue, sur le mur des églises, gravés dans des refuges.

Semblables aux signes lapidaires que des tailleurs de pierre gravaient sur les blocs des cathédrales afin d’être payés, elles se rapprochent du chemin de croix par la forme majoritaire qui revient.

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Agencées les unes à côté des autres, elles sont écriture, alphabet, pierre de Rosette à déchiffrer.

Isolées, elles sont monèmes ou logo.

Écritures muettes, elles sont là.

Agrandies, redessinées au crayon, à la craie ou au pinceau, les traces sont sorties de leur contexte d’origine. D’invisibles, elles deviennent visibles. Impossible de passer à côté sans les regarder.

“ Nous considérerons la surface blanche du papier (malgré sa structure visible) comme «vide» ou inactive. Il suffit qu’apparaisse un point, un trait, pour que cette surface vide soit activée, malgré l’infime superficie recouverte. Ce processus transforme le vide en blanc, en lumière; un contraste surgit avec le noir. ”

Adrian Frutiger dans Des Signes Et Des Hommes

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Au côté des signes, des dessins. Eux-aussi ont été glanés sur les murs des églises, dans la rue ou tirés de la mémoire. Fragments d’histoires, d’événements, ils sont eux aussi là, juxtaposés comme sur une grille. A celui qui regarde de créer une nouvelle narration. Ou tout simplement d’être là.