L’Artichaut Galerie Café à Nantes vous propose de découvrir SHN, un collectif de street artists de Sao Paulo. Issus de la culture Punk et Hardcore brésilienne et influencés par le Pop Art, ils sont experts en sérigraphie et peignent des fresques énormes sur les murs qui s’offrent à eux.
Tout commence dans le milieu des années 90, à Americana, “petite ville” résidentielle des environs de Sao Paulo. A la base, ils organisaient des concerts de rock hardcore et assuraient eux-même la promotions de ces événements undergrounds. C’est à ce moment là qu’ils commencent à faire leur propres affiches.
Le collectif SHN rassemble aujourd’hui 6 amis qui se connaissent depuis qu’ils sont tous jeunes, bien qu’ils aient commencé à 3. Les plus engagés dans le collectif sont Eduardo, qui prépare et assure la logistique des projets, Haroldo qui dessine et peint les fresque et Marcelo qui film et monte des vidéos à chacune de leurs réalisations.
Haroldo et Daniel (autre membre du groupe) dessinent depuis qu’ils sont au collège. Le père de ce dernier, avait une imprimerie, plus jeunes, ils y bossaient régulièrement pour gagner des sous et restaient le soir pour faire leurs expériences. Petit a petit ils se sont professionnalisés.
A force d’optimiser leurs affiches, et de côtoyer le monde des skateurs, ils voyaient pas mal de stickers et ont très vite voulu produire les leurs. Ils trouvaient que ceux qui n’avaient pas de typographie avaient plus d’impact, et à la fin des années 90 ils se lancent dans le monde du street art.
En imprimant ces posters sans typo, on a produit nos visuels sans copyright que tout le monde puisse les utiliser. Ils n’avaient donc pas besoin de nom, donc de typographie, mais pour leur première exposition, ils ont été obligés d’en trouver un pour faire la promo de l’évènement.
Aussi au début d’internet, pour s’inscrire sur fotolog, ils ont été obligés. Ils ont donc choisi au hasard des lettres sans aucune signification pour eux : SHN. ” Tout le monde essaye de faire des rapprochements, mais vraiment il n’a pas de sens, c’est plus une contrainte pour nous.”
On retrouve sur certaines de leurs affiches, un carré noir ou blanc. C’était leur signature toujours dans cette logique d’open source car tout le monde peut le faire. Mais ils ne le mettent pas forcément, c’est au feeling. Parfois le carré casse l’impact de leurs visuels car la sérigraphie contient trop d’informations, quand on la regarde de loin, ce carré doit être un détail.
SHN créé surtout des visuels universels rapidement interprétables. Ils sont toujours à le recherche de nouvelles idées et ça les aide beaucoup car ils ne sont jamais bloqués pour leurs projets plus professionnels. Ils testent tous leurs designs en print, et si jamais une fois dans la rue ça ne colle pas visuellement, ça part en archive.
Vous vous êtes déjà fait serrer ? Un grosse frayeur ?
“On est trop rapides pour se faire avoir ! Et si jamais quelqu’un se plaint, on utilise de la colle à l’eau, donc on peut l’enlever sur le champ. Mais on doit faire bien attention, choisir l’endroit, l’environnement, on planifie bien et tout se passe bien. En plus on a beaucoup de matos.
Le moment le plus important c’est le printing, on est tous ensemble et on planifie nos actions et comme ça tout se passe bien.
Quand on a une frayeur, un doute, on ne fait pas ! Comme ça pas de problème ! En collant c’est toujours la bonne ambiance, on fait des blagues, on est rapide, constamment en mouvement c’est très initense et on a une montée d’adrénaline très positive. On privilégie la quantité à la qualité. Quand tu poses 50 posters l’impact et 100 fois plus puissant que quand tu poses une affiche seule.”
Voilà un beau tour d’horizon des débuts du collectif SHN, découvrez maintenant leur projets plus récents et futurs avec SHN à l’affiche et leurs influences musicales avec SHN la Compile.
Sinon, rendez-vous en juin 2017 pour une exposition à la Galerie de l’Artichaut dans le quartier de l’Hôtel de Ville à Nantes.
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