Laissons maintenant la parole à l’artiste avec cet entretien réalisé en 2016 par l’Artichaut.

Comment es-tu venu à peindre dans la rue ?

Je peins depuis mon plus jeune âge, en fait aussi loin que je me souvienne j’ai toujours peins. Je me suis ensuite mis au graffiti à l’âge de 15 ans.

Je fais du skate depuis que je suis gamin, j’ai connu l’époque skate punk et il est clair qu’au départ le punk était indissociable de la culture skate que j’ai connu… Mais petit à petit le hip hop à commencé à faire une percée et c’est via le skate et via mes potes que j’ai commencé à vraiment m’intéresser puis me passionner pour ce mouvement. A 15 ans j’avais mon groupe de rap, j’écoutais du rap, j’écrivais mes textes de rap, je me fringuais avec les fringues les plus larges que je trouvais et… Je me suis mis au graffiti parce qu’il était un maillon fondamental de cette culture et regroupait ma passion du dessin et du hip hop.

Ton pseudo ?
Des blazes j’en ai eu plusieurs, souvent trouvés par mes potes et reprenant des anecdotes ridicules… Mon pseudo actuel : A-MO est un surnom que l’on me donne depuis gamin, simple déformation de mon prénom.

Des anecdotes ?
Je me suis fait capté, mais jamais attrapé… Je me souviens d’une histoire un peu débile qui m’est arrivée y’a quelques années (en 2013 je crois). Une nuit je suis allé mettre un panneau (lesté avec du béton) dans un des bassins remplis d’eau de la place Gambetta à Bordeaux.

Je me suis retrouvé au milieu du bassin, de l’eau au niveau des genoux et pile à ce moment la une patrouille de police marche en longeant le bassin, les yeux rivés dans la direction opposée à la mienne… J’étais complètement grillé et ridicule avec mes bottes et mon panneau “Mazout ne pas se (re)jeter dedans”…

Ils n’ont pas regardé dans ma direction et ont continué tout droit… Au final ce panneau est resté presque 2 mois dans ce bassin et personne n’y a vu que du feu…

Ton mur le plus culotté ?
J’ai peins, il y a 2 mois, en face du commissariat central de la ville de Bordeaux en pleine journée, durant 4 heures et en toute illégalité un gros lézard.

Durant tout ce temps les flics me passaient à côté, sans prêter attention à moi… Qui serait assez taré pour peindre à cet endroit sans autorisation ?… C’était juste trop gros et aucun n’a pensé à le vérifier.

Le comble c’est que cette peinture à illustré un reportage sur Bordeaux TV quelques jours plus tard dont le titre était “et le street art devint légal”.

J’adore l’idée de peindre “pour les autres” de partager ce que je créé sur des murs qui seront ensuite vu par des centaines de gens chaque jour. La notion de partage est vraiment au cœur de la démarche pour moi et c’est ce qui me plait le plus.

Le meilleur spot ?
Le meilleur spot pour peindre selon moi est un spot qui réuni ces trois critères : bonne visibilité, esthétique du lieu intéressante et support sans valeur qui ne sera pas « détérioré » par ma peinture. La rue est une une formidable vitrine, une zone d’échange gratuite et accessible à tous.

Tes projets du moment ?
Je travaille en général sur plusieurs projets en même temps. La je suis en train de préparer un grand mur pour Bayonne que je peins la semaine prochaine, en parallèle je réfléchis à un grand panneau de 6X4m que je peins dans le cadre du festival So Good à Bordeaux qui à lieu la semaine suivante.

J’ai un live painting dans 6 jours auquel je réfléchi, et une toile en commande que je termine cette semaine. Sinon une belle expo en janvier chez “Les vivres de l’art” . J’ai des projets perso que je développe quand j’ai le temps… Je ne m’ennuie pas…

Next ?
Le gros “next” concernera mes thématiques. Quand j’aurai le temps, je vais essayer de sortir de mon sujet de prédilection qui est la nature et essayer de me tourner vers autre chose… J’ai déjà quelques idées, c’est un peu en gestation tout ça et il va falloir que j’attende une période un peu plus calme pour travailler de nouvelles voies, mais j’ai hâte.

Tes collabs ?
Mes collabs se font souvent de manière improvisée, avec des gens que j’apprécie et dont j’apprécie le travail.

©Matthieu Malaud

Il y en à une qui m’a fait particulièrement plaisir cette année et qui réunissait mr Poulet, Selor et moi. On à improvisé ça lors du Shakewell festival, c’était cool de peindre un mur avec Poulet notamment car nous avions souvent peint ensemble durant l’année, à passer des journées à peindre côte à côte dans des friches isolées mais sans collaborer sur une pièce. La c’était l’occasion ! Nos styles sont tellement différents, j’adore ce genre de mélange c’est un exercice super intéressant en plus d’être un bon moment.

Ta collab rêvée ?
J’aimerais bien faire une collab avec Ernest Zacharevic qui ferait un/des personnage(s) et moi un animal qui interagirait avec eux/lui.

Tes références ?
J’ai pas mal de d’artistes références, et pour des raisons différentes, mais je citerai dans le désordre Ernest zacharevic, Fintan Magee, Dzia, Josh Keyes (même si on ne parle pas forcément de street art dans ce cas), La Rouille, Etam Cru, Sly2, Hopare, David Zinn, Jace, Mr Dheo, Conor Harrington ou Belin pour n’en citer que quelques-uns…

L’Artichaut Galerie Café accueille A-MO du 9 mars au 7 mai. L’exposition se prolonge dans la rue avec la peinture du store de l’armurerie coté rue du marais ainsi que le l’angle de la façade de la galerie.

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